Samedi matin j’ai posté sur les réseaux que je me déconnectais du virtuel pour me reconnecter au vivant. Je l’ai annoncé pour les gens qui me suivent, pour les messages privés que je reçois, mais aussi et surtout pour moi-même, comme pour inscrire dans la matière cette décision.
Et quand je dis que je me suis déconnectée du virtuel, ça n’a pas été seulement des réseaux, mais aussi d’internet, du pc, et du portable aussi. Ceux-ci sont restés éteints ces 2 jours entiers (du samedi après-midi au lundi après-midi), et je n’avais pas accès à « google mon ami » pour aller voir ou se trouve telle ville sur une carte, ou pour me rappeler les paroles de telle ou telle chanson que j’aimais bien.
Par le passé, j’ai déjà participé à plusieurs retraites de méditation, qui ont duré jusqu’à parfois une semaine, coupée du bruit de la société, d’internet, des ondes électromagnétiques, du portable et de toutes ses contrariétés. Mais quand j’y repense, à l’époque, j’étais seule, je n’avais que moi à m’occuper, et j’étais dans un cadre où je pouvais marcher tous les jours en forêt, retrouver le lieu de vie avec d’autres personnes qui gardaient le silence comme moi, parce qu’elles l’avaient choisi, et entre les méditations, nous pouvions nous reconnecter en nature, et les moments de partage, pendant les repas, étaient apaisants. Nous faisions la cuisine ensemble, nous étions pleinement dans le moment présent, nous pouvions nous recentrer sur ce que nous faisions, sur ce que nous étions à chaque instant, avec la vue sur la montagne, et le chant des oiseaux.
Alors j’ai aussi voulu moi-même me rassurer, en me disant que ça allait être si facile de me déconnecter de tout ce monde, de ces écrans, d’internet, pour revenir au vivant. Mais pourtant une partie de moi savait que j’allais avoir beaucoup de mal à me reconnecter facilement, parce que la dépendance à ces ondes est telle qu’on y est constamment liée ne serait-ce que pour aller voir notre compte en banque… Tout est programmé pour que nous soyons constamment « en ligne ». Et je ne parle pas uniquement des réseaux.
Je n’ai pas eu vraiment de mal à me déconnecter des réseaux. Bien sur je ne vais pas vous cacher, qu’à arriver à presque 8500 abonnés, il y a quelque temps je me serai dit que c’était dommage, que j’allais perdre en visibilité, que j’allais surement revenir avec moins d’abonnés, et que cela allait peut-être même jouer sur mon activité. Mais ça maintenant ça m’était égal. Parce que je sais que tout arrivera comme il se doit, que ce soit par les réseaux ou par d’autres moyens.
Non, honnêtement, ce qui m’a fait peur, au fil des heures, c’est de me rendre compte que quand ma fille s’était endormie pour la sieste, ou que j’avais un moment sans elle, je ne pouvais pas checker mes emails ou mes messages privés, et que je ne pouvais donc pas avancer sur mon travail. Je ne pouvais pas préparer mes visuels pour la communication sur mes audios, je ne pouvais pas publier mes nouveaux audios sur ma chaîne Youtube, je ne pouvais pas mettre en ligne de nouveaux audios sur mon site web, je ne pouvais pas faire mes comptes en regardant les commandes sur mon site web également, parce que nous avions décidé de couper la wifi…
Et c’est là que je me suis rendu compte de la dépendance à laquelle nous étions soumis…
Et là, j’ai commencé à avoir peur de prendre du retard sur mon travail, et surtout par conséquent, qu’une fois de nouveaux connectés à internet par la suite, de devoir prendre du temps sur le temps que je partage avec ma fille toute la journée, ce temps si précieux, jusqu’à temps que son père termine de travailler. Et j’ai alors commencé à culpabiliser, à m’auto-flageller. Je me demandais si j’allais avoir le temps de faire ci ou ça quand j’allais de nouveau avoir internet, je me demandais si le fait de ne pas avoir prévenu ma grand-mère allait l’inquiéter si jamais elle avait essayée de m’appeler, je me demandais comment j’allais rattraper tout ce retard, et que je ne voulais surtout pas que cela se répercute sur mon temps avec Elora, je me disais que j’allais devoir récupérer ce temps le soir à son coucher, et que donc j’allais devoir rester tard à travailler, et moins dormir, et par conséquent être plus fatiguée, et donc moins ancrée, etc. Mon mental était en pleine ébullition, mes émotions commençaient à tournoyer, j’avais presque du mal à les maitriser, comme si ces ondes commençaient à me dire : « reviens tu as besoin de nous, pour pouvoir être quelqu’un dans ce monde… »
Et là, j’ai eu le déclic et j’ai dit STOP. Les ondes électromagnétiques, internet, le téléphone, les réseaux, tout cela ne prendra pas le dessus sur ma vie, ni en tant que mère, ni en tant que femme, ni en tant que compagne, ni en tant que personne à part entière.
Et je me suis rendu compte que depuis ces retraites que j’avais fait, coupée du monde, sans internet, je n’avais jamais vraiment revécu l’expérience en étant mère, et cela évidemment change complètement la donne.
Mais là, avec mon chéri, et ma fille de 2 ans qui a besoin de bouger et de vivre à 100 à l’heure, l’apaisement et le calme n’étaient bien sûr pas le même, je ne pouvais pas partir seule quand je souhaitais en forêt, je ne pouvais pas stopper mon rôle de maman si j’avais besoin de me recentrer, je me devais d’être pleinement présente pour ma fille…
Et mon mental a commencé à lâcher. Je me suis ancrée, et pourtant je suis restée à l’intérieur de chez moi, pas moyen d’aller en forêt, mais on a commencé à danser avec ma fille, on a planté des graines de tomate dans la Terre, on a chanté et on a peint avec nos couleurs ce nouveau monde qui s’offrait à nous.
Nous avions l’habitude d’éteindre la wifi tous les soirs avant de dormir, et bien je peux vous dire que seulement deux jours entiers sans les ondes du wifi, sans ces ondes qui nous plombent petit à petit, ma fille non seulement a mieux dormi, (et d’ailleurs nous aussi), mais en journée, j’ai pu remarquer que cela se répercutait aussi sur elle. Se concentrer devenait plus facile pour elle, elle arrivait mieux à comprendre ses émotions quand la fatigue arrivait, et à s’exprimer pour pouvoir communiquer ses besoins. Quant à mon compagnon et moi-même, on a eu l’impression de vivre au ralenti.
Plus besoin de google mon ami (ou même de lilo ou d’écosia, je recommande d’ailleurs ces moteurs de recherche ) pour se rappeler de ceci ou cela, seule notre mémoire a travaillé. La nuit nous avons pu nous rappeler de nos rêves bien plus en détail, et recommencer à les noter. Parce que comme vous le savez surement, les rêves sont souvent là pour pouvoir nous aider à évacuer des émotions non exprimées en journée, mais aussi pour nous faire voyager dans d’autres espaces temps. Conscientiser tout cela en profondeur nous a permis de nous reconnecter à notre Être. Nous n’étions plus coupés par le portable par un message, ou par un appel, nous n’étions plus coupés par une « urgence » qui demandait à ce que l’on se reconnecte. Parce que, soyons honnêtes, nous prenons parfois pour urgent des taches qui ne le sont pas, tout peut attendre si on s’organise d’une façon différente. Mais il est clair que cela remet en cause beaucoup de nous paradigmes et de nos croyances, et de nos habitudes surtout.
Cela n’a pas été facile je vous l’avoue, d’écrire des métaphores, de terminer un audio, et de me dire que je ne pourrai le publier qu’une fois internet retrouvé. De devoir noter sur une feuille ce que je pouvais faire sans internet, et ce que je devrai faire une fois que j’aurai de nouveau internet (et cette seconde liste était bien sur plus longue), et j’avais l’impression de commencer des tâches sans pouvoir les achever. Mais cela m’a permis de gagner en créativité, en clarté et en priorités. Je n’étais plus constamment coupée par diverses tâches entre PC et portable, entre les informations sur internet, etc. Nous n’avions plus google pour trouver la réponse à nos questions, nous ne pouvions nous servir que de notre propre cerveau, et de notre propre intuition…
Et comme durant ces retraites ou je me rappelai que je revenais avec les sens si développés, mes perceptions accrues, et les couleurs que je voyais si intenses, tout a commencé à s’éclairer devant moi. La vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le gout. Et pourtant, j’ai toujours été très sensible, mais quand le voile se dissipe, et qu’on peut alors monter en fréquence, les sens retrouvent « tout leur sens » et s’intensifient.
Cette expérience a été si révélatrice pour moi.
Je ne sais pas encore comment je vais poursuivre dans cette voie. Je dois admettre que je suis encore dépendante d’internet, et des réseaux, parce qu’une bonne partie de mon activité a lieu à distance. Et j’aime ce que je fais, et tant que je vibre avec ce que je partage, c’est parfait. Mais je me suis rendu compte encore plus, à quel point nous sommes conditionnés, non seulement par les réseaux sociaux et les écrans, mais aussi par internet…
Ce dont je suis sure, cest que je vais répéter cette « coupure » du visuel, des écrans, du portable, du pc, et d’internet, de plus en plus, en essayant de couper au moins une fois par semaine, ne serait ce que 2 ou 3 jours…
Je ne peux que vous recommander de tenter l’expérience, ne serait-ce que deux jours pour commencer, pour un weekend par exemple, et vous verrez comme cela change les choses, non seulement autour de vous, mais surtout dans votre intérieur….
Je suis curieuse d’avoir vos retours sur votre expérience, ainsi que vos avis. Vous pouvez me laisser un commentaire en-dessous de cet article. Je sais bien que ce n’est pas comme sur instagram, mais, ne parlait-on pas de redéfinir ses priorités et de changer d’habitudes?…